La plupart d'entre nous a tendance a considéré que Tchernobyl est un accident nucléaire qui appartient au passé et qui est non seulement résolu, mais dont les conséquences sont depuis longtemps derrière nous.
Pourtant à l'occasion de la collecte de fonds pour la réalisation d'un nouveau sarcophage pour le réacteur, de nombreux reportages et documentaires ont remis le sujet au goût du jour en donnant la parole à des experts, des rescapés, des familles de victimes ou encore à des personnes malades dont les pathologies ne sauraient être dissociées de ce qui s'est passé en Ukraine.
L'opinion internationale a subi sa piqure de rappel suite à la catastrophe nucléaire japonaise de mars 2011 à Fukushima sur cette tragédie qui menaçait d'être oubliée. Et pour la personne qui se sera un peu intéressée au sujet, on découvre nombre d'éléments inquiétants dont on ne nous avait pas parlé jusqu'ici :
- par exemple, peu de gens en France savent que les autres réacteurs de la centrale, d'une conception tout aussi archaïque, sont restés en activité pendant plus d'une décennie afin de ne pas accentuer la dépendance énergétique de l'Ukraine.
- on ne nous en parle pas non plus, mais il y a eu plusieurs incidents inquiétants qui pouvaient laisser croire que le combustible nucléaire résiduel encore contenu dans le réacteur détruit pouvait à nouveau rentrer en activité et provoquer une nouvelle catastrophe nucléaire.
- qui d'entre nous sait que si un incendie venait à se déclarer dans les forêts à proximité de Tchernobyl une nouvelle catastrophe serait inéluctable avec une nouvelle hausse de la radioactivité et une dispersion encore plus large des poussières contaminées.
- ceux qui travaillent sur le chantier du nouveau sarcophage le savent, mais lorsque celui-ci sera finalisé, il devra être déplacé pour venir recouvrir l'existant comme il n'a pas été construit par dessus le premier mais à quelques centaines de mètres. Or cette manipulation pourrait provoquer une nouvelle réaction en chaine.
- ...
Comme on le constate à l'évocation de ces faits, dont vous pouvez notamment retrouver le détail, sans raccourcis, sur l'émission spéciale consacrée au sujet par Arte, les motifs d'inquiétude sont multiples, pluriformes et bien réels. Le risque que Tchernobyl fait encore peser sur l'humanité est bien réel et il ne diminuera pas avant plusieurs dizaines d'années au minimum... rappellons pour conclure que ce nouveau sarcophage n'est absolument pas une solution définitive au problème causé par Tchernobyl, mais une réponse transitoire visant à pallier aux problèmes les plus préoccupants pour les 100 prochaines années en espérant (et en croisant les doigts) que d'ici là, nous aurons fait les progrès techniques et scientifiques nécessaires pour évacuer la matière radioactive (combustible), démonter l'ancien réacteur, décontaminer ou stocker ses composantes dans un environnement qui assurera une réelle sécurité à chacun de nous.
On peut donc considérer que Tchernobyl, à l'instar de Fukushima, suspend toujours une véritable épée de Damoclès au-dessus de nos têtes et pourrait être une cause de fin du monde, car même ceux qui possèdent un abri atomique ne pourront pas se terrer à 6 pieds sous terre pendant des décennies.
Une petite vidéo visite commentée de Tchernobyl après la catastrophe :
Illustration © dissident-media.org
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